Analyse des problèmes inhérents à la production et l’utilisation de l’information dan le RESSP
- Aitsaid abdellah, IDE polyvalent
- 28 févr. 2016
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La gestion de l’information constitue un aspect délicat de la tâche quotidienne du responsables des services de santé que se soit dans le réseau hospitalier ou le réseau des établissements de soins de santé de base (RESSP); selon l’OMS, les problèmes courants des systèmes d’information dans les RESSP peuvent être classés comme suit :
a) Un volume d’information très important au niveau des RSSP donnant une surcharge du personnel ; le personnel des établissements de soins de santés de bases se trouve dans l’obligeance de l’élaboration des rapports mensuels, trimestriels et annuels relatant le bilan de leurs activités, ces rapports constituent une formalité administrative obligatoire qu’ils doivent respecter . Dans notre contexte et partant de notre vécu personnel, ces rapports doivent être établis en double exemplaires, un pour les archives et l’autre doit être acheminé dans les plus brefs délais vers le SIAAP ou vers la circonscription sanitaire s’il s’agit d’un secteur sanitaire pour la réalisation d’un rapport récapitulatif.
Dans cette phase, se pose le problème de a) l’acheminement des rapports dans les délais prévus vu le manque des moyens de transports dans le monde rural, b) le problème de l’exactitude des information données (Le SIAAP exige que les rapports doivent parvenir au plus tard dans la première semaine qui suit la fin du mois, pour cela, les formations sanitaires élaborent leurs rapports à partir du 25 de chaque mois ce qui fait qu’une partie importante des données d’un mois sont déclarées comme faisant partie des réalisations du mois suivant).
Chaque mois, le responsable de l’établissement doit élaborer entre 6 et 12 rapports différents en double exemplaires en plus de la nécessité de la transcription des données recueilli sur le tableau de bord de l’établissement, le tableau n° 1 illustre la multitude des rapports à établir au niveau des RESSB, d’où l’augmentation de la charge de travail essentiellement dans des condition de pénurie du personnel ;
b) La collecte de plusieurs informations qui n’ont pas d’intérêt direct pour l’exécution de la tache du personnel au niveau des centres de santé (CS), afin de limiter les coûts, le temps et les efforts associés à la collecte, à la compilation et à l'analyse des données, les planificateurs doivent éviter la tentation généralisée d'ajouter sans cesse de nouveaux éléments d'information. Ils doivent parallèlement s'assurer que les éléments fournis contiennent les informations requises pour faciliter la prise de décisions dans le cadre des programmes (USAID, 2006). Ce problème se pose fortement pour le professionnel qui se trouve entrain de collecter des données relatives aux gites, aux écoles, aux points d’eau et d’autres données relatives à des programmes sanitaires dont la réalisation nécessite un personnel spécialisé et des moyens de mobilité qui ne sont pas disponibles dans la plupart des cas ;
c) Les données notifiées par le personnel sont souvent jugées douteuses et non fiables, l'exactitude, l'exhaustivité et l'actualité des rapports doivent être contrôlées. Certains pourront être tentés de faire monter ou baisser artificiellement les niveaux de performance, surtout s'il existe une certaine corrélation entre allocations et résultats. Des erreurs de bonne foi peuvent également survenir. Pour confirmer l'exactitude des données, les utilisateurs devront se fier à leur connaissance des lieux et à leur expertise, voire à leur intuition concernant des « chiffres curieux », c'est-à-dire des chiffres imprévus qui se démarquent d'une façon ou d'une autre ou qui ne semblent faire aucun sens (USAID, 2006).
Le problème des chiffres curieux se pose beaucoup dans notre contexte, au cours de l’élaboration des bilans trimestriels ou annuels, on se trouve par exemple devant un taux de couverture vaccinale de 120%, se taux est considéré par les responsables comme étant erroné et non fiable, alors qu’il est la conséquence d’une sous estimation du nombre de la population cible fourni par le SIAAP ; le nombre important des enfants hors secteur vaccinés vu la proximité. Les mouvements de la population sont aussi responsables des performances faibles ou trop importantes.
d) Faible recours à l’informatique, les nouvelles techniques de l’informatique est de communication sont rarement utilisées au niveau des RESSB, principalement dans le monde rural vu le manque de moyens financiers pour équiper les dispensaires et centres de santé en matériel informatique nécessaire : (ordinateurs, imprimantes, et des modems) permettant la connexion entre les structures sanitaires pour le recueil, l’analyse et la diffusion des informations. Le pire c’est que un certains nombre de centres de santé ruraux, ne sont pas raccordés aux réseaux d’eau potable et de l’électricité, en plus du manque de motivation du personnel, parce que l’outil informatique pourra constituer une charge de travail, le responsable doit en premier lieu collecter les données sur des documents physiques puis il doit les transcrire sur l’ordinateur pour analyse ; d’où l’intérêt en cas de projet d’informatisation des systèmes d’information de prendre en considération l’informatisation des sous systèmes d’information aussi, pour éviter le double travail pour les responsables et faciliter la taches de recueil des données relatives aux différents programmes sanitaires.
e) La non disponibilité et/ou la mauvaise qualité des supports d’information, les responsables des ESSB se trouvent devant un autre problème relatif au manque des supports d’information, d’après notre expérience au niveau des centres de santé ruraux, nous avons vécu ce problème des supports vierges nécessaires pour le recueil des informations, le professionnel est obligé de se déplacer vers la ville la plus proche pour faire des photocopies. Même en cas où les supports sont disponibles, ils sont pas mis à jours, exemple le rapport de la LAT, n’été pas mis à jours suit au changement des traitements utilisés dans le cadre du programme, le rapport du PNI aussi n’est pas mis à jour suit à l’introduction des nouveaux vaccins PNEUMO et ROTA.
f) Le nombre importants des rapports à remplir chaque mois rend la tache très pénible pour le personnel responsable des établissements de SSP qui font les activités administratives sans aucune contre parti, ils ne perçoivent aucune prime de responsabilité pour les motiver à fournir plus d’efforts dans la gestion de l’information.
g) La sous utilisation des données recueillies au niveau des RESSP ; les données ne sont pas analysés comme il faut ; ils ne sont pas disponible au bon moment et au bon endroit, et même au niveau central, les données sont accumulées sans être analysées, le personnel fournit des efforts colossales et perdent beaucoup de temps pour la réalisation des rapports sans qu’ils soient exploités dans l’amélioration de la situation et parfois ces information sont classées dans les archives et ne sont pas diffusées au grand public et à la communauté ;
h) Manque de formation et de recyclage en matière de l’analyse et le traitement de l’information, l’une des principales causes de ces dysfonctionnements est le manque de formation continue, et même lors qu’il en a lieu, elle reste élective et ne consterne que les majors et les médecins chefs des établissements. Ces efforts de formation risquent d’être perdus suite au mouvement du personnel.
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